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Venir en aide aux familles démunies d´une communauté mexicaine...

A quelques kilomètres de ma résidence à SAN ANDRÉS CHOLULA, une petite association nommée « Acciones por la Tierra » (Actions pour la Terre) aide depuis 2008 de nombreuses familles aux revenus très bas dans des domaines tels que la construction de maisons écologiques, toilettes sèches, mise en place de traitement de l’eau, permaculture? et maintenant cours d'anglais!…

 

Ces familles viennent principalement de la région de Tlaxcalangino, où se trouvent des communautés encore très proches des traditions tel que les Coyotepec. Dans le village, habité principalement par des paysans, on se bat pour garder ses terres et pour soutenir un développement local et durable. En effet, les nouvelles grandes entreprises d’Angélopolis et le gouvernement tentent de plus en plus de récupérer les terres des paysans pour trois fois rien, ce qui ne présage rien de bon pour la suite.

 

C’est chez Magda, mère célibataire de trois enfants, que je vais pendant les 5 prochains mois passer quelques matinées à « mettre la main à la pâte ». Il y a quelques temps, elle vivait dans un taudis d’une seule pièce avec ses trois enfants, sans isolation, faite de planches et de terre. Les saisons de pluie, sa maison était complètement inondée.

 

Les bénévoles Accion por la Tierra sont venus en aide à cette famille il y a deux ans. Ils ont construit une maison écologique et résistante, un système de captation pluviale, un traitement de l’eau, l’électricité…J’ai été interloquée d’apprendre comment était faite la maison : il s’agit de boue empilée à la main, récupérée grâce au compost, et de bambou. Les murs sont larges de 40cm, et Magda m’a assurée qu’ils étaient très solides. L’un des gros avantages est qu’à l’inverse d’une maison traditionnelle rejetant du CO2 (majoritairement lors de la fabrication des matériaux utilisés tels que le ciment qui demande énormément de pétrole), les matériaux de cette fabuleuse maison absorbent le CO2, comme le font les plantes pour grandir (la photosynthèse).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Magda, en l’espace de deux heures, m’a appris beaucoup de choses sur le compost, les plantes, les matériaux durables, j’ai même eu le droit à un plant de brócoli dont je dois m’occuper…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons eu une grande discussion avec Magda sur la le réchauffement climatique, sur le suicide collectif que nous sommes en train de mener, et sur la société en général. Magda voit que ses plantes ne sont pas en aussi bonne santé qu’il y a dix ans, et ne comprend pas non plus pourquoi nous sommes en train de détruire ce qui nous apporte la vie. « La terre est ta meilleure amie, elle ne te laissera jamais tomber. Dans la terre, il y a toutes les particules qui créent la vie, et nous sommes en train de la tuer”.

 

 

Les travaux de Magda s’élèvent encore à 34000pesos, soit 2000€, pour construire des murs faits de plantes (qui absorbent le CO2), et un système de répartition et traitement de l’eau décent pour son jardin de laitue. Volkswagen a déjà fait don de planches en bois pour aider à construire les murs. Je lui ai demandé pourquoi elle ne demandait pas aux fondations des grandes entreprises de l’aider. Malheureusement, l’association n’a pas le papier officiel qui permet aux entreprises d’avoir des réductions d’impôts, et donc les entreprises ne voient pas d’intérêt à aider ce genre d’initiative. Une démarche très longue, qui demande apparemment beaucoup d’énergie et d’argent, et qui n’est même pas sûre d’aboutir… Pour l’instant, l’association préfère faire appel à des étudiants bénévoles, ou devant faire leurs 480 heures de service social (obligatoire pour tout étudiant voulant valider son diplôme d’études supérieures au Mexique, un concept qui pourrait être transférable dans certaines villes en France voire dans tout le pays), pour apporter leur aide et leurs idées rapidement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En rentrant dans ma résidence, le contraste est fort et insupportable. Alors que Magda et sa famille vivent avec trois fois rien, essayent de redonner vie à la terre et recyclent absolument tout ce qui est utilisé et consommé,  la plupart de mes nouveaux « colocataires » mettent les verres, le plastique et les déchets organique ensemble, laissent la lumière allumée, jettent une quantité incroyable de nourriture… et rient bien du développement durable. Ce n’est pas facile de faire passer des messages à des gens aillant des oeillères, et c’est épuisant de changer les cartons de poubelles et de se lever la nuit pour éteindre les lumières. Malheureusement, les associations, familles et autres institutions qui essayent de réparer la planète à leur petite échelle ne peuvent -pour l’instant- pas grand-chose face à la multitude d’idiots et d’inconscients dont nous sommes entourés…

 

Cependant, nous savons qu’un mouvement de fond est en train de naitre, ne l’oublions pas ! Continuons à agir, enseigner ce que nous pensons être juste, et convaincre !

 

Pour an savoir plus sur Accion por la Tierra, et pourquoi as les aider,  

Le compost, c’est très simple : une couche de matière sèche, une couche de matières organiques (tous nos déchets alimentaires) et ainsi de suite. On laisse « faire les choses » durant un mois, puis on retourne le tout et on récupère la bonne terre via un filtre… Et on la réutilise pour planter des plantes, fleurs…Le compost fontionne aussi avec les excréments des toilettes sèches, ce qui a servi à construire la maison!!

Jaime, étudiant en achitecture, fait son service obligatoire pour Accion pour la Tierra. Il ne pense pas que cela soit une corvée, il est au contraire ravie d'être utie à la société. A côté, Sally. étudiante Singapourienne et volontaire comme moi

L'arrosage des plantes, après une heure de récupération de la bonne terre du compost

La nouvelle maison de Magda et de ses trois enfants, faites en terre récupérée du compost et de bambou

De gauche à droite: moi, Magda et Sally

Ici, rien n'est jeté, tout est recyclé ou revendu sur les marchés

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