Changer le monde?
La création du groupe « réflexion autour d’un projet alternatif » sur notre réseau social préféré n’a pas laissé indifférent, à ma plus grande joie. Beaucoup m’ont dit qu’ils n’osaient pas lancer ce genre d’initiatives, de peur de n’avoir aucun impact, que cela ne serve à rien… et pourtant ils attendaient que quelqu’un le fasse. Voici quelques réactions :
Max «T'as parfaitement reflété et exprimé une chose que je n'ai jamais osé faire en me disant que mon impact serait trop minime dans les personnes qui m'entourent sur 'internet' »
Alexia « je pense qu'on se dit tous la même chose, on se dit que ça n'aura pas de portée, mais si on pense tous ça, c'est con de ne rien tenter, effectivement! »
French Ganesha : « c’est une très belle initiative, continue »
Et pourtant, j’ai hésité. Pourquoi ? Parce qu’en parlant avec un certain nombre d’entre vous, je me suis rendue compte que vous vous êtes en général résignés, et donc que mon groupe n’aurait pas d’impact. J’ai pourtant eu envie d’essayer, parce que vous avez souvent une colère qui ne demande qu’à s’exprimer, ou juste des choses à dire, mais vous n’osez pas de peur de vite vous faire remettre à votre place.Bref, j’ai voulu voir ce que ça pouvait donner.
Après deux semaines de discussions, de nombreux échanges de vidéos et quelques initiatives pour lancer des sujets avec plus ou moins de succès, je me suis rendue compte qu’en effet vous vous rendiez bien compte qu’il y avait un problème dans notre société, même si vos visions sont différentes…
J’ai aussi remarqué que beaucoup de discussions revenaient à « est-ce qu’on peut faire quelque chose, nous, à notre échelle, pour mener à terme à une prise de conscience globale qui mènera un changement profond de la société ?» Voyons voir ce que vous en pensez.
Pour certains d’entre vous, nous ne pouvons rien faire aujourd’hui, il n’y aura changement que quand il y aura nécessité :
Noé : « L'humain est égoïste, accapareur et cruel envers ses semblables par nature. Le monde évoluera quand il sera prêt à évoluer. Quand une majorité d'humain ne pourront plus ignorer le précipice qu'il y a devant nous. Pour l'instant nous sommes des anticipateurs, des gens qui réfléchissent trop et essayent de mettre en place des trucs pour lequel notre monde n'est pas prêt. »
Trois collègues de travail, de 30, 40 et 50 ans : « la prise de conscience ainsi que la révolte viendra quand les gens ne sauront plus répondre à leur besoin vital: manger. Car même si on fonce droit dans le mur, tout le monde refusera de changer tant que ce n'est pas par nécessité »
Alors, apparemment, on sait que ça ne va pas pouvoir durer, et que ça va dégénérer un jour… mais on attend, c’est ça, sans rien préparer pour la suite ? Quentin répond très intelligemment à ça : « La Révolution ne s'est pas faite par le peuple français qui a pris la Bastille mais par les nobles qui avaient préparé l'après révolution avant même qu'elle ne commence » et rajoute… « Attendre passivement fera de nous des éternels déçus »…
Il faudrait donc anticiper le mode d’organisation de l’après « clash », l’après « révolution », ou appelez ça comme vous le voulez pour ne pas justement se retrouver devant un précipice…Ou alors est-il possible qu’on n’ait pas besoin d’en arriver là, que le changement se fasse au fur et à mesure, avec un consentement de plus en plus global ?
Victor : « il est important d'inciter les gens à se poser des questions sur ce qui ne va pas dans le monde d’aujourd’hui et comment faire pour aller mieux demain, c’est le premier pas à faire pour accroitre la conscience de vivre dans un monde commun ; viens ensuite la réflexion sur des projets concrets »
David : « Assez d'accord. La question posé faisant office de "graine" dans l'esprit peut aboutir à un changement personnel, qui, peut se transformé en changement de masse.Et cela peut-être bien plus impactant (efficace), si avec la question se montrent des exemples, des actes concrets »
Mark : « Je considère que l'on ne vit qu'une seule fois ou du moins on est conscient que de cette vie la. Du coup quitte à essayer d'avoir un impact, de participer à un changement, de prendre des risques - pourquoi pas, ça peut être drôle. Au pire des cas ça marche pas, au moins j'aurais essayé »
Axel : « moi j'pense que chaque personne qui le veut vraiment peut faire changer d'avis a 5 personnes minimum de son entourage. » … « les cercles d'influences sont géants avec internet, il suffit de les développer»
Ah ouais, donc on final vous avez peut-être les moyens de faire passer vos idées, mais est-ce que vous en avez envie, et est-ce que les individus ont envie de vous écouter ?
Max : « Ça n'est pas forcément évident pour tout le monde, les trois quarts des gens se contentent de leur acquis et de leur confort, ils sont trop imprégnés le système qui nous régi et n’en sont pas conscients ». […] « Effectivement les personnes qui nous entourent, ou même la plupart de mes 'amis' Facebook, ne sont réellement pas prêt. Ni a un tel changement, ni à faire l'effort de s'adapter dans ce sens, ni à renoncer à leur petit confort préfabriqué qui les emprisonne »
Cette petite sélection des commentaires de Max suffit à résumer le pourquoi vous n’avez pas envie d’agir, et c’est compréhensible. Certains d’entre vous préfèrent même « fermer les yeux » et boucher les oreilles sur ce qu’il se passe pour éviter de souffrir :
Noé : « Moins tu réfléchis, moins tu t'informes sur des trucs malheureux qui se déroulent à des milliers de km de toi et qui ne te touche même pas, ni toi ni ton cercle proche, et plus tu es heureux »
Quentin : « Je suis dans la même position que Noé, laissez-moi vivre et exercer ma liberté à l'échelle des gens qui m'entourent »
Bon, si on résume : vous êtes conscient que ça ne va pas, qu’un changement va nécessairement avoir lieu (à plus ou moins long terme). Plusieurs cas de figures :
-Vous voulez attendre que ça pète ou avez peur d’agir
-Vous voulez participer au changement mais vous êtes un peu démunis car on ne vous laisse pas vraiment de moyen de vous exprimer (Max disait : « dans la mesure de mon possible par ce qui est offert par ce système, je me battrai », sauf qu’aujourd’hui Max a l’impression qu’il n’y a rien « d’offert » pour ça)
-Vous commencez à faire passer un message autour de vous
Mais TOUS, vous êtes conscients qu’il faut quoi qu’il en soit préserver ses proches de tout le malheur qu’il y a autour de nous, en prendre soin au jour le jour car on n’est pas sûr de la suite des événements. Au moins ce dernier point fait l’unanimité, ça c’est une bonne nouvelle !
-Aux premiers, je répondrai : Attendez donc si vous n’êtes pas prêts, mais gardez les yeux ouverts sur les initiatives en cours qui peut-être vous feront changer d’avis…
-Aux deuxièmes : cela va venir, croyez-moi de nombreux changements sont en cours, n’ayez pas peur de dire ce que vous pensez, agissez dès que vous pensez avoir une idée !
-Aux troisièmes : continuez, il faut des gens comme vous pour continuer l’amorçage du changement. Si vous croyez à ce que vous faites, ne laissez personne vous dire que c’est nul… vos convictions doivent être plus forte.
… Tout cela dans le respect de l’autre, de ses choix. Car vous avez votre vision du monde, mais vous ne pouvez pas imposer cette vision à celui qui n’est pas prêt… Cela viendra
Prenez soin de vous