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Sommes-nous libres?

En décembre dernier, j’ai proposé une réflexion sur la liberté. Ma question avait plus ou moins la tournure suivante : tout le monde a envie d’être libre, or dans notre société nous ne le sommes pas. Dans quel contexte, dans quelles situations concrètes vous sentez-vous libres ?

 

Quand j’ai lancé ce sujet, je parlais de « moments » de liberté, je disais que nous n’étions aujourd’hui pas libre, et j’étais persuadée que chacun pensais la même chose. De quel droit ai-je ainsi affirmé quelque chose avant même d’avoir l’avis des gens ? Comme quoi, quand je vous dis que a « quête » est en phase d’amorçage (voir "àpropos") et que j’ai besoin de vous pour évoluer dans la bonne direction, en voici la preuve !La question est donc: vous sentez-vous libre ? Ca tombe bien, c’est plus à cette question que vous avez répondu et c’est tant mieux !

 

D’abord, c’est quoi être libre, l’absence de contrainte ? Dans ce cas, en effet nous ne le sommes pas complètement, car il y a des lois… mais qui sont nécessaires :

 

Mona : En vivant en société, nous ne pouvons être "libres" par essence. A l'âge où nos sociétés regroupent des millions et des milliards de gens, l'organisation de la société, la mise en place de l'appareil judiciaire, etc, nous enferme dans un cadre "nécessaire" pour éviter de s'entre-tuer.

 

En effet, ça donnerait quoi s’il n’y avait aucun cadre ? Chacun ferait ce qu’il veut ? Et même tuer l’autre ? Et cet autre alors, où est sa liberté ? Jérémy résume cela très bien :

 

Jérémy : Ce cadre nous permet d’être libre dans nos actes car comme le dit si bien notre Constitution "Ma liberté s'arrête là où commence celle d'autrui". Nous sommes donc libres d'évoluer au sein de cette société en nous conformant aux lois qui la gère et l'empêche d'imploser, l'homme n'étant pas vertueux par nature.

 

Pourtant, ces lois ne conviennent pas à tout le monde, et nous enferment dans des schémas de pensées :

 

Boris : qu’il soit question de notre santé, de notre jeunesse, de notre vieillesse ou bien encore de notre éducation, la marge de manœuvre dont nous disposons est faible puisque à chaque fois, un amont de lois et de règles les plus ridicules les unes que les autres viennent contraindre notre action.

 

Tristan : La société peut nous enfermer dans une façon de penser, dans des schémas mentaux, et ce par un long processus de sociabilisation depuis notre plus jeune âge. Certains schémas mentaux, ou principe directeurs de notre vision du monde sont tellement profondément ancrés en nous que nous ne les percevons même plus au quotidien

 

Mais pourtant, ces lois ont été créées au fur et à mesure de notre histoire, par des hommes et donc logiquement pour le bien-être des hommes :

 

Jérémy : Nous vivons en société, une société que nos ancêtres ont érigée en mettant en place des lois qui évoluent au fil du temps en fonction de l'époque et des mentalités.

 

Donc au final, on devrait être satisfaits de ces lois. Et puis en plus, nous avons tout de même le choix de les respecter ou non, quitte à en subir les conséquences. Oui on a le choix dans la vie , étant donné que nous sommes conscients. Et même si l’on met de côté les grandes lois, les grandes instances, et que l’on parle de notre vie de tous les jours, nous sommes libre de choisir, même s’il y a des contraintes….

 

Laura : Le simple fait d'avoir une conscience engendre une liberté de choix. Pour moi, nous sommes libres depuis que nous sommes conscients, car avoir le choix, c'est être libre, même si les conséquences de nos choix sont lourds

 

Oui, mais des fois la soif de pouvoir de quelques hommes est tellement forte que les lois deviennent extrêmes, pour servir qu’un petite poignée, et dans ce cas la conscience et les choix disparaissent. Jérémy le dit lui-même :

 

Jérémy : Je pense que dans certains (trop nombreux) pays du monde, la liberté n'existe pas car elle a été anéantie par des régimes autoritaires qui s'appliquent à empêcher toute forme de rêve, d'imagination, en détournant les consciences pour façonner un imaginaire collectif résultat non du temps et de l'évolution mais du désir d'un ou plusieurs hommes. Ces régimes autoritaires ont aussi la capacité à rendre la réalité des choses tellement difficile que ce réel prend le dessus sur l'imaginaire.

 

Jérémy ici admet que dans des régimes totalitaires, la liberté est anéantie. Cependant, il se sent libre dans notre sociétés occidentale car elle nous permet de « penser », « créer des mondes », « ouvrir le champ des possibles », et c’est tant mieux ! Tristan va plus loin :

 

Tristan : Notre champ des possibles est certes limité par des contraintes physiques et matérielles évidentes, mais notre esprit n’est absolument pas limité par ces contraintes, encore moins par les contraintes artificielles que nous construisons par le biais de nos schémas mentaux, et sur lesquels l’affreuse « société » n’a pas de contrôle. La liberté se révèle lorsque nous parvenons à prendre de la distance vis-à-vis de nos schémas de pensée, à en développer une multitude pour enrichir notre vision du monde, ou à l’inverse dans la destruction de tous ces schémas pour revenir à un état d’étonnement originel face au monde, tel que nous l’avons connu dans la petite enfance, et dont nous nous souvenons parfois inconsciemment.Pour résumer un peu ma pensée, il ne dépend que de nous d’être libre. Notre liberté ne nous est pas donnée, elle s’acquiert par la réflexion personnelle, ou par une certaine forme d’ouverture spirituelle comme à travers la méditation. Etre libre est un état, non une perception à un moment donné de notre vie. Changer les contraintes extérieures ne nous rendra jamais libre. C’est notre propre perception de ces contraintes qu’il faut changer.

 

C’est une très belle vision des choses. Seulement, certains aspireraient non pas à un état de liberté, mais plutôt à une liberté d’action:

 

Boris : un amont de lois et de règles les plus ridicules les unes que les autres viennent contraindre notre action. Cet état de fait est d’ailleurs voulu et nécessaire puisque en agissant de la sorte, les personnes qui en sont à l’origine peuvent diriger les mains libres, sans se soucier de la prise de conscience d’individus libres et avertis. Au bout du compte, tout est une question de politique et c’est d’ailleurs sur ce terrain-là qu’il faut jouer, puisque la plupart des individus restent enfermés dans un schéma de pensée qui les amène à préférer l’égalité à la liberté. […] Donc non, à mon humble avis le citoyen actuel n’est pas libre, en particulier en France mais plus généralement encore dans la société occidentale, la faute à des gouvernements qui ont oublié leur état d’être originel, à savoir servir la population et ses intérêts. Aujourd’hui, les premiers intérêts servis sont avant tout les leurs.

 

Drutchi : « je ne me sens pas libre au quotidien. La véritable liberté est d’apprendre à faire les choses soit même et pour soi, ce que ne nous permet pas la société »

 

Que vous soyez d’accord ou non avec Boris et Drutchii, là n’est pas la question. Le but est que chacun se sente libre, pas que tout le monde soit d’accord avec le concept de liberté. Alors, que fait-on ?

 

Essayez d’analyser les actions de votre journée, puis, si vous le pouvez, la tournure que prend votre vie :

 

-Avez-vous senti une contrainte durant votre journée ? si oui, est-ce dû à un choix que vous avez dû faire avant en toute liberté et qui vous a rendu ou va vous rendre heureux ? Dans ce cas, voyez cela comme une simple contrainte passagère. Si c’est une contrainte que vous ressentez tous les jours sans avoir l’impression que c’est la conséquence d’un choix libre et qui vous plait, alors chercher la cause de cette contrainte continu.

-Percevez-vous votre vie entière comme un tunnel sans fin, une prison ? Aspirez-vous à autre chose ? dans ce cas, choisissez de vivre, car la prison ce n’est pas la vie. La vie doit être un jeu avec d’infinies possibilités, c’est un vrai gâchis de ne pas essayer de sortir du carcan qui vous rend malheureux

-Profitez de votre liberté de penser, de rêver…. Ceci est déjà une chance

- Pensez-vous que les normes d’aujourd’hui ne reflètent plus les mentalités de la majorité d’entre nous ? Elargissez votre champ des possibles et soyez créatifs, vous participerez à terme au changement !

 

 Je vais reprendre une remarque de Jérémy :

 

« L'inconscient collectif contribue à faire évoluer les lois et les normes qui constituent un cadre nécessaire. Nous voyons l'intérieur du cadre, nous en voyons les contours (plus ou moins bien) et nous avons la liberté d'imaginer l'extérieur. Sans cadre, pas d'extérieur. Qui plus est, les contours de ce cadre ne sont pas figés, ce n'est qu'un carcan servant de base de départ. »

 

Les contours de ce cadre ont sans cesse été repoussés grâce à l’évolution de l’humanité durant des millénaires. Et pour l’esprit, ce cadre n’existe même pas, vous pouvez repousser les limites à l’infini ! Participez à l’évolution de l’histoire de l’humanité, des futures normes et des futures lois ! Vous êtes conscients, donc vous avez le choix, ne l’oubliez pas.

 

 

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