Après une heure de route et s’être (presque) perdus dans le fin fond de la chartreuse avec mon acolyte,  on arrive enfin devant un                                       petit panneau annonçant « la ruche à gîter »… Ouf, on y est !

 

 

Déjà, le nom inspire bien de la sympathie, avec son jeu de mot.  On est super bien accueillis par les gérants, dans un endroit tout coloré, où l’on se sent tout de suite à l’aise.

 

La ruche à gîter, ce n’est pas juste un bar, un gîte ou une auberge… c’est aussi et surtout un concept, ce que les gérants nous ont bien expliqué. Entretien avec Elizabeth et Pierre … :

 

Quelles sont les activités de la Ruche à gîter ?

 

La ruche à gîter regroupe plusieurs activités.

C’est d’abord un gîte de groupe, qui fonctionne surtout

lors des saisons d’été et d’hiver. C’est aussi un bar où l’on

ne sert que des produits bio et locaux.

Il y a également un dépôt vente de produits d’artisans

du coin. De plus, nous organisons régulièrement

des ateliers : cours de cuisine, soirées jeux, classes verte

pour les enfants, concerts. Nous voulons vraiment que ce

lieu soit simple et convivial.

 

Pourquoi avoir choisi le statut de SCOP?

 

Au début, la ruche à gîter était une association, avec

d’un côté un conseil d’administration fait de bénévoles

qui prenaient les décisions et de l’autre côté des salariés. On trouvait que c’était injuste que les salariés n’aient pas de rôle décisionnaire, alors qu’ils participaient pleinement au bon fonctionnement de la ruche à gîter. De plus, notre activité devenait commerciale, il fallait donc trouver un statut d’entreprise. Ces deux aspects nous ont naturellement menés à créer une SCOP.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur le fonctionnement d’une SCOP ?

 

Le principe clé d’une SCOP est qu’il n’y a pas de hiérarchie officielle. Pour chaque décision, une personne = une voie, peu importe le nombre de part de chaque salarié. De plus, les actions ont un montant de départ qui ne change pas : une action achetée 20€ restera toujours à 20€. En ce qui concerne la répartition du chiffre d’affaire, des règles sont à respecter : une part pour les salariés sous forme de dividende, un minimum de 25% à réinjecter dans l’entreprise, et le reste sous forme d’intéressement et de participation.

 

Pensez-vous qu’il y ait une dimension politique dans le statut de SCOP ?

 

Ce n’est dans le statut que l’on trouve la dimension politique. Des entrepreneurs qui ont envie de faire passer des idées alternatives choisiront le statut de scop, mais l’inverse n’est pas vrai : toutes les scops ne regroupent pas des gens aux idées alternatives, elles peuvent convenir à des pro-capitalistes, car apportent des avantages.

 

Vos clients reconnaissent-ils votre différence ?

 

Personne ne vient nous parler de notre statut, cependant beaucoup sont intrigués par notre concept, notre vision des choses différente et notre effort pour faire fleurir l’économie sociale et solidaire. Nous parlons du statut de SCOP qu’après avoir longuement discuté avec les clients. D’ailleurs, très peu connaissent ce statut. Concernant les producteurs locaux, ils ne font pas d’effort particulier pour baisser leurs prix du fait que l’on soit une SCOP, c’est plutôt nous qui faisons l’effort d’aller les chercher des produits plus chers.

 

Voyez-vous des limites à la SCOP ?

 

La principale limite est que l’on ne peut pas lever des grandes sommes. De plus, on peut trouver cela injuste que celui qui apporte 10 000 € et qui est salarié depuis 10ans n’ait pas plus de pouvoir de décision que celui qui apporte 20 euros et qui n’est là que depuis une semaine… Mais  bon, c’est le jeu.

 

Quelles sont vos ambitions pour le futur de la ruche à gîter ?

 

Nous aimerions augmenter le nombre d’ateliers proposés durant la semaine et hors saison. Notre priorité est de développer les activités pour les enfants, pour les sensibiliser à la nature et à la culture… Nous aimerions aussi développer notre communication pour être plus visible. On recherche d’ailleurs un stagiaire pour quelques mois afin de nous aider dans les domaines du marketing et de la communication.

 

 

 

Notre entretien s’est terminé après 2h de discussion très intéressante, et lors des nombreux virages du retour sur Grenoble, on a eu le temps de faire un petit bilan : cette petite SCOP n’a aucune prétention de changer le monde, de participer à quelconque mouvement. Elle est juste là et agit de manière juste, équitable, sans fioriture, ne met pas l’argent au centre de tout, et vit très bien comme ça ! Là, c’est l’échange, la convivialité, la proximité, et le bien-être des salariés qui compte.

 

Il est important de connaître ce genre de structure et de les développer. Elles proposent des alternatives aux entreprises dont la hiérarchie et la répartition du profit est toujours plus illégitime, et cohabitent très bien avec ! Bientôt, je vous parlerai également de mes rencontres avec des SCOPS plus grandes, pour essayer de voir si les enjeux sont différents et si des problèmes de grandes entreprises peuvent y être réglées.

 

Voici une vidéo rigolote qui explique bien le principe de la SCOP: 

 

 

 

 

 

                                                                                                                                      

                                                                                                                                        Et pour en savoir encore plus :  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Concernant la ruche à gîter, vous l’avez compris, ils recherchent un stagiaire en marketing/ communication. Ils aimeraient aussi trouver un saisonnier pour travailler tous les week-ends de mi décembre à mi-mars. N’hésitez pas à les contacter : contact@la-ruche-a-giter.fr 

 

 

Pour découvrir leur site internet:                                   .... et leur page Facebook:  

 

 

 

Et concernant notre thème de mémoire de fin d’étude, « à la recherche d’un modèle post-capitaliste viable » , n’hésitez pas à nous apporter matière à réfléchir/ compléter le sujet !

 

A bientôt