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La confiance en la politique n’existe plus… Et après ?

En mai dernier ont eu lieu les élections européennes. Autour de nous, peu de gens vraiment concernés quelques jours avant de voter. En revanche, le lendemain, tout le monde criait au scandale « Pardon la France », « la grande indignation » etc… sur les réseaux sociaux, alors que beaucoup s’étaient abstenus de voter. Alors, pourquoi les gens préfèrent exprimer leur point de vue sur les réseaux sociaux plutôt que de profiter du droit de vote qu’on leur accorde ?  Quels autres leviers peut-on envisager pour que les citoyens puissent s’exprimer ? 

 

Ce sont les questions que je vous ai posé, et vous étiez assez nombreux à réagir. On va diviser donc ce petit bilan en deux parties : d’abord comprendre pourquoi, puis essayer de trouver des solutions ou alternatives. Cette fois je ne citerai pas les noms. L’idée est de rester objectif, et de simplement avoir une vision de ce que nous, jeunes citoyens, pensons et pouvons faire.

 

 

Pourquoi les citoyens ne votent plus, et pourquoi cette réaction sur les réseaux sociaux ?

 

  • « Le système de vote n’est pas assez simple : il faut se déplacer dans un endroit précis, la  procuration est assez difficile à faire »

  • « Les partis de gouvernement ne sont ni audibles ni crédibles »

  • « Nous avons un manque d’information… ou plutôt trop d’information que l’on n’arrive pas à trier »

  • « Nous n’avons on a plus confiance en la politique d'aujourd'hui »… lobbies, mesures insatisfaisantes… et l’impression que nous sommes impuissants. Du coup l’abstentionnisme est un acte  de désespoir

  • « Le manque d’esprit critique » : le citoyen « masse » est devenu une machine à consommer, avec un manque d’éducation, de recul…. « il faut avoir de la volonté, du temps, et une éducation suffisante pour être critique ». Un autre internaute émet quand même une réserve par rapport à cela. Il pense en effet que chacun d’entre nous a la capacité de prendre du recul par rapport à ce que nous consommons, mais que nous n’avons pas spécialement envie de le faire. Sur ce point, il se dit « presque résigné et très pessimiste »

  • «  A l'heure actuelle, je pense qu'à l'échelle nationale trop peu de personnes comprennent réellement quels sont les véritables enjeux autour de l'union européenne, et encore plus concrètement, à quoi sert le parlement européen. »

 

 

Ce sont de nombreuses raisons, toutes valables. Mais alors, Quelles solutions ?

 

Vous étiez nombreux à parler de vote électronique. Certains pour, d’autres contre.

 

Les pour :

 

  • « Le vote électronique attirerait du monde et permettait à tous les gens en déplacement de voter sans procuration »

  • « Je suis pour le vote par internet. C'est un vrai débat concernant les questions de sécurité et de confidentialité mais ce serait une manière efficace de lutter contre l'abstentionnisme. Je ne vois pas pourquoi nous devrions nous priver de faciliter le vote, celui-ci étant un devoir ne signifiant pas qu'il doit être rendu difficile d'accès ». L'abstentionnisme signifierait alors vraiment quelque chose (si tant est qu'on prenne aussi en compte les votes blancs)

 

 

Mais, il y a des revers:

 

  • « Le vote est défini comme un DEVOIR citoyen et j'ai l'impression que la facilitation de ce devoir pourrait nous transformer rapidement en "consommateur" de la République (pour Marine envoie 1 par SMS, pour Jean-François, envoie 2, etc...) ».

  • « Il n’y a pas d'isoloir donc possibilité de subir des pressions au moment du vote ou de bafouer l'anonymat, hacking, la liste est longue...) ».

 

Ok pour le vote électronique, mais on n’a pas dit que le problème venait de plus loin ?

 

L’un des répondant a eu une vision très intéressante sur l’amont du vote : « le vote en soi n'est que la fin d'un long processus d'information qui conduit à se forger sa propre opinion sur un parti politique et les solutions qu'il propose. Le vrai devoir de citoyen ne se situe pas dans le simple fait de voter mais dans le fait de se forger sa propre opinion sur des bases solides, et non justement comme on le voit sur les réseaux sociaux, d'exprimer une opinion fondée sur un mauvais jugement à un instant t. Le vrai devoir de citoyen c'est de choisir un parti pour les bonnes raisons, de mûrir une opinion sur le long terme. Cela dit, depuis l'apparition de la démocratie, cet idéal n'a jamais été réalisé. Et il ne le sera jamais. Les réseaux sociaux ne sont que le reflet d'un phénomène qui a toujours existé, ils ne font que l'amplifier dans des actions stériles visant juste à rassembler des personnes qui puissent exprimer un simple ressenti à chaud sans réfléchir (ce qu'ils ne pouvaient pas faire, ou pas avec autant d'ampleur, avant la création des réseaux sociaux). En fait c'est une faille de la démocratie, qui peut être compensée par l'amélioration de l'information auprès des citoyens. Mais c'est extrêmement difficile, et ça soulève d'autres questions d'indépendance de chacun face aux votes (est-ce qu'il est réellement possible d'avoir une opinion personnelle indépendante de toute influence fondée sur un jugement totalement objectif ?) »

 

On en revient donc au manque d’éducation, d’esprit critique… et aussi d’intérêt et de confiance envers la politique. Alors, mettons  la politique de côté cinq minutes et voyons quelles sont nos possibilités d’actions, pleinement conscientes et autonomes. Comme l’a dit l’un des internautes, il faut s’attaquer à la cause profonde, (voir Etienne Chouard, chercher la cause des causes, lien ci-dessous):

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« soit on tourne en rond, soit on se morfond dans notre incapacité à changer les choses. ».

 

 

Voici quelques conseils :

 

  • Informez-vous et obligez-vous à rester critique, multipliez vos sources, car vous allez trouver tout et son contraire. Essayez de vivre le plus de chose pour avoir votre propre opinion

  • Essayez de stimuler cette envie d’apprendre et de comprendre au sein de votre entourage, pour que eux aussi se fassent leur propre opinion, sans pour autant les influencer

  • Si vous trouvez que l’impact de votre vote sera inexistant, trouvez d’autres manières d’agir, via des associations, collectifs locaux etc… dont les valeurs vous tiennent à cœur… Si les initiatives se multiplient, cela aura un impact politique beaucoup plus fort que ce que l’on pense d’ici quelques années. Et vous aurez le sentiment de servir à quelque chose.

 

N’oubliez pas, le potentiel de chacun est grand, et il n’a pas besoin de politique économique, de droite ou de gauche pour se développer et pour créer de belles choses. 

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