Un collègue de travail, chef de projet exemplaire avec qui j’ai beaucoup travaillé et refait le monde tout au long de l’année, est venu me voir il y a quelques semaines avec un bouquin à me remettre: Réparer la planère, la révolution de l’économie positive, de Maximilien Rouer et Anne Gouyon, les deux fondateurs de la société « BeCitizen ». En me confiant ce livre, il me dit: «  On nous dit beaucoup de choses sur l’environnement, c’est dur de faire le tri. Tu verras, ce bouquin met en avant les priorités, est très pragmatique, et nous montre que des solutions existent ». Avant de commencer l’article, je tiens à remercier cet homme qui m’a fait évoluer et qui m’a permis d’arrêter de mettre toutes les personnes travaillant dans des multinationales, donc pour des actionnaires, dans le même panier.

 

Lire Réparer la planère, la révolution de l’économie positive permet de non seulement comprendre le fonctionnement des écosystèmes et ce qu’il est en train de se passer réellement (et pour le coup, être encore plus inquièt), mais aussi de se rendre compte que des tonnes d’actions sont possibles pour restaurer notre belle planète, et ainsi retrouver une bonne énergie pour la suite.

 

Je vais dans cet article retranscrire une infime partie du livre (par rapport à tout ce qu’on y trouve) : expliquer d’abord l’effet de serre, car au final peu de gens savent ce que c’est ; montrer comment notre environnement nous protège et comment il ne nous protègera plus d’ici très peu de temps si on ne fait rien. Enfin, je donnerai un exemple de solution possible déjà en place mais à développer le plus vite possible.

 

• L’effet de serre

 

L’effet de serre, c’est comme une voiture garée au soleil. Les rayons passent à travers les vitres, ils restent piégés à l’intérieur et la température monte car les rayons rencontrent des objets sombres : siège, tableau de bord, sols…. Ceux-ci vont transformer les rayons lumineux en infrarouge, c’est-à dire en rayon de chaleur. Plus les surfaces sont foncées, plus elles renvoient des infrarouges. Or, le verre bloque le rayonnement infrarouge, qui reste piégé dans la voiture. Le même phénomène se produit dans l’atmosphère. 30% des rayons du soleil sont renvoyés par les nuages et les surfaces blanches, 70% sont absorbés par les océans et la surface de la terre, puis renvoyés sous forme de chaleur, donc de rayons infrarouges. C’est ainsi que le soir en montagne, les rochers restent chauds : comme les sièges garés au soleil, ils renvoient la chaleur accumulée dans la journée. Ces rayons sont ensuite arrêtés par certains gaz de l’atmosphère, qui se comportent comme une vitre, et qui sont appelés gaz à effet de serre. Nous, on en emet de plus en plus, et la couche s’épaissit, ce qui réchauffe grandement la planète.

 

Le principal gaz à effet de serre est le gaz carbonique (CO2), puis le méthane. Toute matière d’origine vivante contient du carbone ( C ) . Lorsqu’on les brûle, il se combine avec l’oxygène (O2), ce qui fait le dioxyde de carbone (CO2).

 

Il y a un cycle du carbone qui permet à notre terre de nous faire vivre. Des organismes vivants en absorbent (les puits de carbone), en rejettent (émetteurs de carbone) naturellement grâce au climat qui régit notre planète. Ces différents processus ont un système de fonctionnement très instable. La petite goutte d’eau (ou le petit degré) qui fait déborder le vase peut tout faire bsaculer.

Alors, quels sont les puits de carbones qui peuvent, si l’on continue à émettre trop de CO2, devenir des émetteurs de carbone, et ainsi tuer tout l’écosystème ?

 

• La fôret pourrait ne plus nous protéger : un réservoir au bord de la saturation :

 

Pour assurer leur croissance, les arbres puisent le gaz carbonique pour fabriquer du bois grâce à la photosynthèse. La nuit, ils rejettent du carbone.

Pour absorber le gaz carbonique, les plantes doivent ouvrir leurs stomates, des petits sas qui se trouvent dans leurs feuilles. Quand il fait trop chaud, elles se ferment pour éviter que la plante se dessèche (cela se joue à 1 degré près).

 Par contre la nuit elles continuent à émettre du gaz carbonique. En période de canicule donc, les arbres arrêtent de pousser et émettent du CO2 à foison. Voici comme un puit peut devenir une source de C02…

On peut ajouter à cela tous les arbres qui brûlent : tout le carbone s’en va dans l’atmosphère.

 

• La fonte du carbone gelé

 

Les sols contiennent de la matière organique (vers, insectes, champignons, bactéries) constituée principalement de carbone. Le sol de la planète en contient deux fois plus que l’atmosphère. Le réchauffement accélère la décomposition de cette matière organique, qui dégage du carbone, et du méthane. Les permafrosts (sols gelés en Sibérie et Canada), représentent une bombe climatique. Ces permafrosts recouvrent 20% des terres émergées, 440 m d’épaisseurs, et ne sont rien d’autre que des marécages congelés, riche en matière organique fermentée, dormant sous la glace. Si cela fond, ce sont des milliards de tonnes de gaz à effet de serre qui vont sortir… et c’est ce qui est en train de se passer

 

• Les océans

 

Les océans absorbent du gaz carbonique en deux temps. D’abord il se dissout dans l’eau puis le plancton végétal absorbe le gaz dissous pour fabriquer des tissus grâce à la photosynthèse. Une partie de ce carbone est utilisé pour construire le squelette calcaire du plancton, et s’accumule au fond des océans. Aujourd’hui, la quantité de gaz carbonique dépasse la capacité d’absorption du plancton. Sa concentration augmente dans l’eau de mer, ce qui la rend plus acide. Cette acidité, à son tour, empêche  la poursuite de l’absorption du gaz carbonique par l’océan, qui arrive à saturation. Un cercle vicieux est alors enclenché : l’acidité des eaux dissout le calcaire. Le plancton ne peut plus fabriquer ses coquilles, et finit par mourir. Il libère alors du carbone au lieu d’en absorber, et entraîne dans sa fin celle de tous les poissons de l’océan dépendant de lui, directement ou non, pour leur nourriture.

 

Que de bonnes nouvelles, n’est-ce pas ? Mais il y a des solutions ! Certes, elles ne plaisent pas toujours aux grosses entreprises qui font du lobby, mais elles sont bien réelles, en voici une parmi d’autres.

 

Outre la diminution des gaz à effet de serre, on peut restocker du carbone dans le bois, dans les sols. Une des solutions (parmi plusieurs que vous pouvez trouver dans le bouquin), c’est la plante Jatophras Curcuma. C’est une plante qui est très résistante à la sécheresse, qui a une grande longévité, et qui peut se développer grâce à des apports en eau et engrais minimes. Elle peut donc vivre dans les déserts, dont la surface a augmenté de 6,5millions de km² au XXème siècle à cause de l’activité humaine menant à l’érosion des sols. Son fruit produit une huile utilisable dans certains moteurs et chaudières, ou transformable en biodiesel par réaction chimique. Un programme de replantation des deux tiers des 6,5millions de km² de déserts créés au XXème siècle permettrait ainsi de stocker près de 160 milliards de tonnes de gaz carbonique, soit près de 10% des gaz à effet de serre émis depuis le début de la Révolution industrielle. De plus, sur la base de d’un rendement de 300 tonnes d’équivalent pétrole par km² et par an, ce programme pourrait permettre de produire près de 30% de la consommation actuelle de pétrole.

 

J’aimerais vous expliquer beaucoup d’autres solutions, notamment sur le stockage des énergies, mais ce serait bien trop long de le faire ici, je ne peux que vous conseiller de courir acheter le livre, ou au moins googler "économie positive". 

 

Ceux qui ont écrit ce bouquin ont monté la boîte BeCitizen, « conseil en stratégie Economie positive ». Leurs clients sont entre autres Total, Areva, Vivescia… Car ces derniers se rendent bien compte que leur modèle ne va pas durer indéfiniment… ils accompagnent aussi des petites boîtes souhaitant avoir des conseils sur l’économie positive. Allez voir! 

 

Ce qui est vraiment bien , c’est que finalement le développement des pays est toujours possible, toutes ces activités pour restaurer la planète créent et vont encore créer beaucoup d’emploi, des revenus, mais de façon beaucoup plus équitables, de façon plus humaine aussi, et bien sûr en prenant en compte nos écosystèmes. Les jeunes diplômés d’école de commerce, foncez vers ces secteurs, c’est là que la réussite est certaine ! L’économie positive sera l’économie du 21ème siècle !

 

Alors, qu’est-ce qu’on attend ?