Nous vivons tous dans un système qui nous parait être la norme, un fait. Depuis tout petit, on nous assure que le but de la vie c’est d’accumuler de l’argent, de devenir propriétaire, de travailler dur pour gagner sa vie. Pourtant, ce mode de pensée qui régit notre monde entier ne date pas tant que ça, et cette période de l’histoire n’est qu’un petit filament d’eau au sein d’une grande rivière qu’est l’histoire de l’univers.

 

Des bribes de ce système sont apparues après la découverte de l’Amérique, lorsque des entrepreneurs européens ont voulu emprunter beaucoup d’argent pour tenter de conquérir l’autre monde et de devenir riche en (notamment) rendant esclaves les indigènes. En 1776, Adam Smith a théorisé cela dans la richesse des Nations, "le nouvel Evangile" (puisque la croyance en la religion commence à s’estomper, il faut bien trouver autre chose). Cet ouvrage prône le droit à chacun d’échanger librement sans intervention de l’état. Selon lui, l’accumulation du capital et l’intérêt individuel serviraient automatiquement à enrichir les Etats, grâce à la fameuse « main invisible ». Pour cela, il faut diviser le travail pour augmenter la productivité, pour pouvoir s’enrichir et accumuler du capital, et ensuite rediviser encore mieux le travail (avec notamment des machines en plus), augmenter la productivité et ainsi de suite… On peut dire que ce système s’est vraiment installé avec la révolution industrielle, et s’est répandu partout dans le monde pour aujourd’hui être généralisé. Regardez la série de reportage d' Arte sur le capitalisme qui est très clair et enrichissant:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Seulement, au début du 21ème siècle, il semble bien que cela ne fonctionne plus. Pourquoi ? Voici quelques éléments (liste non exhaustive) :

• Parce qu’à force de vouloir baisser les coûts de production, les entreprises trouvent des solutions pour que le coût marginal soit égal à zéro, et alors le consommateur n’a plus de raison d’acheter (c’est déjà le cas pour l’information, la musique, les films que l’on a sur internet ; produire de l’énergie tout seul chez soi etc…)… Du coup à terme il n’y aura plus besoin de la valeur travail dans les entreprises. A voir la théorie de Jérémy Rifkin. 

• Les ressources de la planète sont limitées, et donc on ne peut pas produire indéfiniment des nouveaux produits et être chacun propriétaire. Il va falloir penser à recycler, à partager, à réutiliser, ce qui n’est pas toujours compatible avec le capitalisme.

• Avec l’augmentation du niveau de vie, les citoyens sont de plus en plus éduqués et se rendent de plus en plus compte qu’ils se font exploités, et qu’on leur en demande toujours plus. Malgré la puissance des médias, on peut toujours –si on le veut- avoir accès à de bonnes informations qui nous permettent de réaliser de ce qu’il se passe réellement. Un sentiment d’indignation apparait.

• Parce que la part des bénéfices allant au capital au détriment du travail ne cesse d'augmenter (on est passé de 1/3 à 2/3 en 30 ans) et cela ne peut pas s'inverser car ceux qui déterminent la répartition du salaire sont sur un siège éjectable: s'ils ne rémunèrent pas plus le capital (et donc les actionnaires), ils se feront licencier car c'est le conseil d'administration composés des détenteurs du capital qui élit les dirigeants... La rémunération tend donc, doucement mais sûrement vers zéro... Et à un moment donné, les salariés risquent de refuser d'aller au travail si c'est pour ne pas être payé.

 

Alors voilà, il faut trouver autre chose. Mais quoi, et surtout comment ? Car ce système est bien ancré, et soutenu par toutes les grandes instances qui font les lois. Il faut partir du bas, créer plein de petites structures à échelle locales qui peuvent cohabiter avec le capitalisme puis à terme elles pourront être très nombreuses et commencer à se faire entendre. Si ce nouveau modèle marche mieux, alors il prendra naturellement la place du capitalisme.

 

 

C’est la vision que l’on a, nous, trois étudiants en dernière

année de Master à l’école de management de Grenoble.

Avec Emeric et Clémence, nous avons décidé de rédiger notre

grand mémoire de fin d’étude sur le thème « à la recherche d’un

modèle post-capitaliste viable ».

Nous avons un peu moins d’un an pour trouver ce modèle. 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons déjà rencontré un certain nombre d’entreprises alternatives (de l’économie sociale et solidaire, économie du partage… ), nous espérons obtenir des interviews de grands économistes, nous lisons beaucoup d’ouvrages. Vous êtes tous les bienvenus pour participer à l’aventure, pour nous faire vos remarques… Des articles seront postés régulièrement pour vous faire part de nos rencontres et de nos réflexions. Si elles sont enrichies par les vôtres, c’est encore mieux !

N'hésitez pas à envoyer vos suggestions à thinktank.sophia@gmail.com, et de réagir sur le groupe!

 

A bientôt !